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Le syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) associe, comme tout syndrome, plusieurs symptômes ; ils peuvent être secondaires à une atteinte infectieuse (bactérienne, virale ou fongique), mais aussi à d’autres agressions, comme une réaction inflammatoire (lors des pancréatites aiguës, par exemple), et ils évoluent vers un œdème pulmonaire lésionnel.
Le taux de mortalité du syndrome de détresse respiratoire aigu est proche de 40 %
En cas d’infection par le coronavirus, la gravité est liée à l’atteinte respiratoire majeure imposant la mise en place rapide d’une assistance par ventilation artificielle.
Coronavirus SARS-CoV-2.
Crédit image : National Institute of Allergy and Infectious Diseases. Rocky Mountain Laboratories, Hamilton, Montana (EU).
Le SDRA est défini par les critères de Berlin [1] associant une hypoxémie (définie par un rapport pression partielle artérielle en oxygène/fraction inspirée en oxygène inférieur à 300) survenue en une semaine avec des opacités radiographiques bilatérales qui ne peuvent être exclusivement expliquées par un œdème aigu cardiogénique.
Le SDRA engendre un taux de mortalité de près de 40 % [2] nécessitant une attention soutenue des équipes médicales et paramédicales.
Un professionnel examine un patient sous ventilation mécanique dans une unité de soins intensifs.
Crédit image : Rcp.basheer - Wikipedia.
La prise en charge repose, d’une part, sur le traitement étiologique et, d’autre part, sur le traitement symptomatique de l’atteinte respiratoire tout en prévenant les lésions induites par la ventilation mécanique (volotraumatisme, barotraumatisme, atélectraumatisme, biotraumatisme) [3]. Les différents traitements ont fait l’objet de nombreuses publications depuis plusieurs décennies.
Trois principaux traitements
A ce jour, les experts s’accordent sur trois principaux traitements : la ventilation protectrice (petits volumes courants et fréquence respiratoire élevée, application d’une pression expiratoire positive), la curarisation (dont l’objectif principal est la synchronisation patient-respirateur) et les séances de décubitus ventral. La suppléance respiratoire par extra-corporal membran oxygenation (ECMO) veino-veineuse fait l’objet d’un vif débat et sa place dans la stratégie thérapeutique reste difficile à définir avec certitude.
Le diagnostic et la prise en charge du SDRA nécessitent des équipes expertes afin d’apporter des soins adaptés. Dans la situation actuelle de crise sanitaire, l’afflux de patients présentant un SDRA est chaque jour plus important saturant les capacités d’accueil des services de réanimation.
Paul Desforges
21 03 2020
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